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L’horlogerie et le monde automobile
Ces deux disciplines mécaniques sont bien souvent associés par l’intermédiaire d’opérations de sponsoring ou par l’existence de nombreuses montres inspirées de bolides iconiques… Mais saviez-vous qu’elles étaient aussi liées par une histoire commune ? On vous en dit plus sur les liens solides qui unissent ces deux univers.
Un siècle d’histoire commune
L’histoire d’amour entre montres et voitures démarre au début du XIXe siècle, alors que les constructeurs automobiles aspirent à toujours plus de vitesse et les horlogers à toujours plus de précision. Avec l’arrivée des courses automobiles, dont la première est le Paris-Rouen de 1894, les pilotes formulent le besoin de suivre leurs performances avec précision.
Les grandes manufactures horlogères s’attellent alors à la conception de chronographes capables de calculer les performances des pilotes de course, puis d’instruments de mesure qui seront intégrés aux tableaux de bord des voitures tels que les tachymètres, compte-tours, ampèremètres ou pendules. Le premier à identifier le potentiel et à proposer des instruments horlogers adaptés aux besoins des pilotes fut Alfred Dunhill, rapidement suivi par d’autres grandes marques. Dès 1909, Omega propose une montre de tableau de bord équipée d’un calibre huit jours ; Heuer commercialise en 1911 le premier chronographe de bord pour voiture, le Time of Trip, suivi en 1916 par le Mikograph, précis au 1/100e s., et en 1933 par l’Autavia (contraction d’AUTomobile et d’AVIAtion), premier compteur de bord pour voitures et avions ; et Jaeger Lecoultre dépose en 1915 un brevet pour la fabrication d’un tachymètre combiné à une montre.
En parallèle, plusieurs maisons se structure autour du chronométrage des courses, associant leur nom à la conquête de la vitesse sur circuit, à l’image de TAG Heuer qui devient une référence dans le chronométrage d’épreuves de Formule 1.
Les liens entre horlogerie et automobile se renforcent dans la seconde moitié du XXe siècle grâce au développement des montres-bracelets, et notamment à quatre montres aujourd’hui incontournables qui ont scellé cette relation :
- En 1957, Omega lance la Speedmaster, un chronographe développé pour l’automobile et équipé d’un cadran inspiré des tableaux de bord de voitures de sport. Son nom provient de l’échelle tachymétrique qui orne sa lunette, une première en horlogerie.
- En 1959, Rolex s’associe au circuit américain de Daytona sur lequel est organisée la très renommée course d’endurance de 24h. Elle lui a inspiré l’iconique Oyster Perpetual Cosmograph Daytona en 1963, un instrument destiné aux pilotes de course et aux gentlemen drivers pour calculer leur vitesse moyenne.
- La même année, Heuer présente la Carrera, un chronographe de sport dédié à la course automobile, dont le nom est un hommage à la Panamericana Carrera : une course extrêmement dangereuse organisée au Mexique dans les années 1950.
- En 1969, elle lance la Monaco, première montre carrée dotée du premier calibre chronographe automatique qui deviendra célèbre au poignet de l’acteur américain Steve McQueen dans le film Le Mans en 1971.
Aujourd’hui, les pilotes disposent de technologies qui ont supplanté les montres sur les circuits. Pourtant, l’héritage et la tradition ont su garder et même renforcer cette relation privilégiée entre automobile et horlogerie…
Des liens indéfectibles
Montres et automobiles ont le même pouvoir d’attraction et véhiculent de nombreuses valeurs communes, ce qui amène souvent l’amateur de voitures d’exception à s’intéresser à la belle horlogerie, et inversement. Toutes deux symbolisent le rêve, l’émotionnel et le luxe parfois inaccessible. Elles permettent d’afficher la réussite et le statut social, et reflètent la personnalité de leur propriétaire.
Dès les années 1920, devant l’engouement naissant du public pour les courses automobiles et les pilotes, certaines manufactures horlogères ont eu l’idée de proposer des montres inspirées par l’automobile : des garde-temps sportifs qui reprennent soit des éléments de design automobile, soit des matériaux issus de la compétition comme le carbone, l’aluminium ou le makrolon, soit des pièces directement issus de voitures mythiques.
En 1921, le français L. Leroy équipe l’Automobile Club de France en chronographes. Rolex est également très présente en sport automobile dès 1935 avec le pilote anglais Sir Malcom Campbell, qui atteignit la vitesse hallucinante de 484 km/h, une Rolex Oyster au poignet.
Les partenariats montres/automobiles se développent véritablement dans les années 1980-90 : TAG Heuer avec McLaren en 1985, Chopard avec la course des Mille Miglia en 1988, Girard-Perregaux avec Ferrari en 1994, puis se multiplient au début du XXIe siècle. Le succès est au rendez-vous, certains ont depuis célébré leur dixième anniversaire comme Breitling avec Bentley, Oris avec Williams F1 et Parmigiani Fleurier avec Bugatti ; alors que d’autres préfèrent des partenariats ponctuels liés à des événements particuliers.
Une collaboration au service de l’innovation
Certains partenariats entre les sphères automobiles et horlogères sont également à l’origine d’innovations techniques majeures, c’était déjà le cas dès les premières courses automobiles, dans le cadre desquelles les constructeurs demandaient aux maisons horlogères de développer des instruments de mesure adaptés.
Jaeger-LeCoultre a repoussé encore plus loin le degré d’intégration avec Aston Martin en concevant l’AMVOX2 Transponder, une montre mécanique intégrant un transpondeur permettant d’ouvrir et de fermer à distance les véhicules d’exception de la marque anglaise par simple pression sur le verre saphir. On peut aussi citer la Parmigiani Fleurier Bugatti Type 370 (2004) et son mouvement à architecture transversale inspirée du moteur de la supercar Veyron, ou encore la Hublot MP-05 LaFerrari, dont on vous parlait lors de notre sujet sur les montres squelette et qui offre une réserve de marche record de 50 jours.
Entre ces deux univers, l’analogie semble évidente et les amoureux de sports mécaniques ne sont pas insensibles aux mystères de ces petits moteurs à porter au poignet.
La fascination est la même et la passion tout aussi puissante.
La Formule 1 et ses montres, marques et modèles
La Formule 1 et le chronométrage professionnel ont toujours été étroitement liés. Si Rolex est le sponsor principal des courses, de jeunes fabricants de montres tels que Hublot et Richard Mille se disputent les faveurs des équipes de la discipline reine du sport automobile. Il semblerait que ces deux marques se soient hissées en pole position auprès d’écuries de course comme Ferrari et McLaren, équipant les pilotes de leurs montres aux prix parfois astronomiques. TAG Heuer est quant à elle la pionnière incontesté du sponsoring et collabore depuis 1969 avec l’univers de la Formule 1. Dans cet article, nous vous présentons des modèles de ces trois marques et vous préciserons si un investissement est effectivement judicieux.
TAG Heuer, la pionnière des montres sur les circuits de course
Le nom de Jack Heuer est souvent évoqué lorsque la thématique des montres et de la Formule 1 est abordée, et ce à juste titre : le pionnier des montres de sport a en effet apporté en main propre des chronographes développés par ses soins dans les starting-blocks du monde entier. Il a donné à ses montres des noms clinquants tels que Carrera, Monaco ou Monte Carlo, pointant ainsi clairement et dès le début la catégorie dans laquelle il souhaitait positionner ses produits. Les pilotes de course des années 1960 et 1970 ne portant pas de Heuer n’étaient pas pris au sérieux. À cette époque, les courses automobiles n’étaient pas encore complètement réglementées et les coureurs professionnels étaient des durs à cuire qui ne craignaient pas la mort.
Le chronographe Heuer le plus célèbre est probablement l’Autavia, dont le nom est une combinaison des termes AUTomobile et AVIAtion. Dès 1962, Jack Heuer fait passer cette montre du tableau de bord des premières voitures de course aux poignets des pilotes de course à succès. Les célébrités de l’époque étaient par exemple Jochen Rindt, Jo Siffert et Mario Andretti qui, en plus de mettre ces montres en scène à des fins publicitaires, les portaient également dans la vie privée.
Les Autavia vintage équipées de calibres Valjoux à remontage manuel de cette époque sont aujourd’hui très appréciées des collectionneurs de montres et des fans de Formule 1 – et sont donc très recherchées. Comme les voitures anciennes, ces garde-temps sont très susceptibles de voir leur valeur augmenter (en fonction de l’année de fabrication, du mouvement et bien entendu de l’état). Un exemple : la valeur de la référence 2446 « Jochen Rindt » a augmenté d’environ 10 000 € au cours des quatre dernières années et cette montre se négocie actuellement autour de 18 000 €.
TAG Heuer a présenté en 2017 une nouvelle variante de l’emblématique montre de course 2446 sous la référence CBE2110. Cet hommage au modèle Jochen Rindt est bien plus grand que son prédécesseur et équipé d’un mouvement de manufacture, mais n’a cependant pas rencontré le succès commercial prévu. Bien qu’il soit assez populaire, les puristes de Heuer le trouvent trop encombrant. Cette appréciation mitigée se reflète également dans les prix : la montre est actuellement vendue pour environ 3 600 €, soit bien moins que son prix catalogue de 4 750 €.
2021 : TAG Heuer et la Formule 1
TAG Heuer et la Red Bull Racing Team ont annoncé en 2021 une prolongation de leur partenariat jusqu’en 2024, ce qui signifie que le Néerlandais Max Verstappen et le Mexicain Sergio Pérez continueront à assurer la promotion de TAG Heuer. Les pilotes et les montres ne sont toutefois plus aussi glamour qu’autrefois : la collection Formula 1 se compose d’une série de montres à trois aiguilles et de chronographes, dont certains sont à quartz. Le chronographe automatique Max Verstappen Special Edition a été lancé en 2019. Cette montre est équipée du Calibre Heuer 16 basé sur le Valjoux 7750 et présente de nombreux éléments rouges, à l’image de l’inscription « Max Verstappen » sur la lunette noire.
Les montres TAG Heuer Formula 1 sont loin d’être un aussi bon investissement que les premiers garde-temps classiques signés Heuer. Le prix catalogue de l’édition spéciale Max Verstappen était de 3 100 € en 2019, une somme quasiment identique à son prix d’achat actuel. Autre exemple : le prix de vente conseillé du chronographe automatique « Senna » est également de 3 100 €, et cette montre est proposée pour environ 1 000 € de moins sur Chrono24. Il est peu probable que les modèles des collections plus récentes viennent à prendre beaucoup de valeur.
Hublot, un savoir-faire horloger incomparable pour la Formule 1
Le fabricant suisse de montres de luxe Hublot est présent sur le marché depuis 1980, ce qui en fait donc une marque relativement jeune par rapport à TAG Heuer. L’horloger associe de manière audacieuse et efficace les matériaux les plus modernes aux technologies innovantes. La manufacture utilise le « Magic Gold », un alliage d’or jaune et de céramique développé en interne, ainsi que le carbone, le titane et le saphir. Hublot cherche avant tout à se démarquer grâce à ses garde-temps surdimensionnés et impressionnants.
Hublot a sponsorisé pendant plusieurs années l’équipe de course Ferrari et compte parmi les porteurs de ses montres exclusives Sebastian Vettel, quadruple champion du monde de Formule 1. Vettel a été tout particulièrement vu en compagnie de la Big Bang Ferrari Unico Carbon Red Ceramic (réf. 402.QF.0110.WR). Comme son nom l’indique, cette montre possède un boîtier d’un diamètre de 45 mm à l’intérieur duquel se trouve le calibre HUB1241 avec une réserve de marche de 72 heures. Le cadran squelette vous permet d’admirer le mouvement à l’ouvrage. La lunette rouge Ferrari offre un contraste net et saisissant avec le reste du boîtier noir.
Cette montre représente-t-elle un bon investissement ? Son prix de lancement était de 29 000 € et des exemplaires neufs sont disponibles sur le marché pour 20 000 €. Le prix de cette montre a probablement besoin de se stabiliser un peu, mais une légère augmentation a été constatée depuis mars 2021.
Autre montre intéressante de la gamme Hublot Ferrari, la Big Bang Ferrari 1000 GP dévoilée début 2021. Même si nous n’avons pas encore vu ce modèle au poignet d’un pilote de renom, ses caractéristiques parlent d’elles-mêmes. La montre est fabriquée en céramique de carbone, un matériau composite également utilisé pour les disques de frein des voitures de course de Formule 1, tandis que le boîtier de 45 mm abrite le calibre automatique HUB1243 avec fonction flyback. Ce modèle de montre limité à seulement 20 exemplaires coûte 51 900 €.
Une comparaison directe avec les montres TAG Heuer est un peu injuste : en termes de prix, Hublot joue dans une catégorie beaucoup plus exclusive que TAG Heuer. Cette affirmation est également valable pour les garde-temps : les matériaux entrant dans la fabrication des boîtiers ainsi que des bracelets sont nobles et les mouvements d’une qualité digne d’une manufacture.
Richard Mille : des montres high-tech pour Ferrari et McLaren
Richard Mille construit des montres high-tech exclusives et extrêmement robustes pour les athlètes et les passionnés de sport. Les ingénieurs de la manufacture suisse, originaire du village Les Breuleux, font appel à des matériaux spéciaux issus à la fois du monde automobile et de l’aéronautique : carbone, graphène à base de carbone, titane de grade 5 et alliages d’aluminium et de lithium. Richard Mille propose bien entendu également à ses clients des mouvements de manufacture, qui sont eux aussi largement composés de matériaux inhabituels. En toute honnêteté, presque aucune montre TAG Heuer n’arrive à la cheville des œuvres d’art de Richard Mille – tout du moins du point de vue technique. Hublot suit la même voie que Mille, mais possède tout de même quelques mètres de retard.
Contrairement aux montres Hublot, de nombreux athlètes ne se séparent pas de leur Richard Mille même dans les moments les plus intenses. Les exemples les plus marquants sont le tennisman Rafael Nadal ainsi que le basketteur américain LeBron James, qui a fait sensation en se présentant à un match avec une Richard Mille d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Mick Schumacher, Charles Leclerc, Fernando Alonso, Kimi Raikkönen : Richard Mille a réussi à s’assurer la participation de grands noms d’équipes de course bien connues pour la saison 2021 de Formule 1. Les autres ambassadeurs de Mille sont Daniel Ricciardo et Lando Norris, qui ont déjà été pris en photo avec les différents chronographes Flyback Automatique RM 11-03.
Mick Schumacher porte une RM 033 de Richard Mille, un modèle ultra plat (6,3 mm d’épaisseur) qui est également l’une des rares montres rondes proposées par la marque suisse.
Le pilote Charles Leclerc a quant à lui opté pour le modèle RM 67-02, que l’on retrouve également au poignet de l’ambassadeur de longue date Fernando Alonso. La particularité de cette montre en carbone TPT est son poids ultra plume : celle-ci ne pèse en effet que 32 grammes, bracelet inclus. Romain Grosjean, qui a récemment repris le volant à l’occasion d’une course IndyCar après un grave accident en 2020, porte quant à lui le chronographe Flyback Automatique à quartz RM 011 Red TPT.
Les montres de Richard Mille constituent-elles un investissement rentable ?
Vous aimez les montres extravagantes de Richard Mille et vous vous demandez également s’il est judicieux d’investir dans l’un des modèles mentionnés dans notre article ? Examinons-les les uns après les autres.
Une RM 11-03 telle que portée par les pilotes de Formule 1 Daniel Ricciardo et Lando Norris coûtait au début de l’année 2018 environ 170 000 € sur Chrono24. Cette somme certes importante aurait été bien investie puisque le garde-temps coûte actuellement plus de 450 000 €, soit une augmentation d’environ 150 %. Une RM 033 en or rose vous coûtera environ 66 000 € : à la mi 2019, son prix était d’environ 60 000 € – une évolution de la valeur moins impressionnante que la montre précédente, mais tout de même notable.
La RM 67-02, un poids plume extraplat à remontage automatique parfaitement au goût du pilote espagnol Fernando Alonso, est actuellement vendue au prix de 230 000 €, soit une plus-value d’environ 80 000 € par rapport à son prix de mi-2018. En comparaison, le chronographe Flyback Automatique à quartz RM 011 Red TPT semble presque abordable : ce garde-temps coûte en effet 153 000 €, un prix relativement stable depuis 2017. Cet achat ne vous aurait donc pas permis de réaliser de bénéfice, mais vous n’auriez pas non plus perdu d’argent.
Conclusion
Les marques TAG Heuer, Hublot et Richard Mille proposent toutes les trois des garde-temps fascinants pour le sport automobile. Les puristes adoreront les modèles vintage de Heuer pour leur côté nostalgique de l’époque révolue des montres fonctionnelles et originales dans le monde de la Formule 1. Un investissement plus important peut également se révéler payant, à condition bien entendu de ne pas se tromper. Si vous décidez de jeter votre dévolu sur l’une des montres TAG Heuer de la collection « Formula 1 », vous obtiendrez un garde-temps d’excellente qualité mais dont la valeur est peu susceptible d’augmenter.
Les fans d’Hublot en auront pour leur argent, aussi bien sur le plan technique qu’esthétique, même si l’investissement peut comporter certains risques. Richard Mille est une valeur sûre au niveau technique, esthétique et financier. La fascination du fondateur de l’entreprise éponyme pour les sports mécaniques se retrouve dans chacune de ses créations : pas étonnant que la marque se retrouve en pole position de nos recommandations !
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